Le film que Livia Lattanzio consacre à Andy et Charlie sublime leurs mises en scène de la nudité, et les relie à différents états de leur peau : massée, lavée, maquillée, enfumée, caressée par l’air et le soleil lors d’une balade dans la nature. C’est le portrait de deux êtres qui embrassent leur corporéité, se confrontent à l’excitation du désir, et laissent émerger les émotions et réflexions que cela suscite. Alors que les femmes sont soumises à toutes sortes d’injonctions, parfois contradictoires, la cinéaste relaie la discussion ouverte que permet une amitié. Depuis ce lieu d’intimité extrême que représente le travail de l’érotisme et du sexe, des questions qui nous concernent tous sont abordées avec une acuité particulière : la difficulté de trouver ses propres limites et plus encore de les poser, les différentes formes de pouvoir et la valeur que l’on donne à l’argent.

Olivia Cooper-Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma