Résumé
Dans son lycée, Christine est professeure principale d’une classe de seconde. Pour ses élèves, un seul objectif : passer en « générale ». Plus qu’une filière, c’est un passeport social. Mais Christine a vu, année après année, son métier se transformer. Entourée d’une bande de profs, elle va se battre pour arracher ces « gosses » au déterminisme social.
L'avis de Tënk
La Générale est un film de guerre. Avec le lycée comme champ des batailles que livre chaque protagoniste. Profs, élèves, administration, on affûte ses armes, moins chacun contre l’autre que chacun avec ou malgré l’autre. La réalisatrice suit une année scolaire entière, d’une caméra tantôt fixe, tantôt mobile et fébrile. Il y a de la guerre de position les premiers temps, entre marques d’autorité règlementaire et outrages posturaux. Puis se dessinent les nuances du combat, au détour d’une lecture lumineuse de Stendhal, de conseils de classe tragi-comiques, d’une accolade de la proviseure à une mère désemparée. Une visite pédagogique au Musée d’Orsay devient l’occasion d’une course-poursuite en clin d’œil au Godard de Bande à part.
On suit le commando de profs, inséparables même en vacances. On sourit aux inventions langagières des recrues. On compatit au parcours miné des combattants. On s’interroge surtout. Quel espoir pour des gamins broyés par une société du profit illusoire ? Quel espoir pour les profs, bons petits soldats d’un système à bout de souffle ?
Frédéric Blacher
Responsable du développement commercial de Tënk