Le 25 avril 1974, Celeste Caeiro, employée d'un restaurant, distribue des fleurs, des œillets, dans les rues de Lisbonne. On dit qu'elle fut la première à le faire et petit à petit les œillets, pour certains glissés dans le canon des fusils des militaires, devinrent le symbole de la révolution en cours au Portugal.

Il y a tout juste 50 ans le Portugal se libérait de près d'un demi-siècle de dictature. L'armée, organisée dans le Mouvement des Forces Armées (MFA), mobilisée contre le régime salazariste et notamment contre sa politique coloniale, s'empara des points stratégiques du pouvoir. Un coup d'état à visée démocratique qui reçut rapidement le soutien de la population : soldats et civils fraternisent sur le marché aux fleurs de Lisbonne, un des lieux symboliques de la révolution – alors dite des œillets.

Les années qui suivent le 25 avril virent se succéder plusieurs gouvernements provisoires : temps troublés néanmoins marqués par la démocratisation du pays, de nombreuses mesures sociales, mais aussi la décolonisation : le droit à l'autodétermination est validé dès juillet 1974. S'ensuit l'indépendance de la Guinée-Bissau, du Mozambique, du Cap-Vert, de Sao Tomé-et-Principe et de l'Angola.

C'est en 1976 que le Portugal se dote d'une nouvelle constitution, suivie, le 25 avril 1976, des premières élections libres depuis 50 ans.

Notre programmateur Federico Rossin nous propose trois films qui explorent trois facettes de l'histoire du pays :

Soixante-cinq ans d'histoire du Portugal, de 1910 à la révolution, et notamment toute la période salazariste, dans Deus, Pátria, Autoridade, de Rui Simões, décortiquage marxiste de milliers d'heures d'archives.

La culture et la tradition portugaises confrontées à la modernité de la révolution, dans Terre d'Avril, de Philippe Costantini et Anna Glogowski – qui se déroule précisément lors des élections de 1976.

Et enfin Spell Reel, de Filipa César, dans lequel le cinéma participe à la lutte, celle de l'indépendance de la Guinée-Bissau.

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